Depuis presque dix ans, et quatre albums, Fred
Merpol s’est construit
un monde tout à fait personnel sur la planète musicale où
se
promènent Juliette, Thomas Fersen, et tous les autres à qui il
arrive de
rêver tout haut.
Accompagné de son orchestre kaléidoscopique, insolite, il tisse
un
imaginaire surprenant : les notes s’emboîtent dans les mots, les
mots
dans les notes, et de ce puzzle sonore surgissent des chansons d’une
finesse presque cristalline où se mêlent poésie burlesque
et fantaisie
mélancolique. Dans cet univers, il fait vivre des personnages de la vie
de tous les jours : des personnages qui rient, pleurent, mentent,
subissent le temps qui file, les rêves qui s’effacent et les sourires
qui
tombent. Pour leur faire supporter les vicissitudes de l’existence et
de
la vie qui s’obstine, maniant avec un talent rare l’arme de la
métaphore, il leur offre des ailleurs exutoires, des petits mondes à
eux,
où tout est possible, même l’optimisme, ces petits mondes
fabuleux
qu’on oublie peu à peu d’inventer soi-même en grandissant.
C’est peutêtre
pour cette raison que l’univers de Fred Merpol semble si étrange
et familier à la fois… car chacun, étrangement, s’y
retrouve.